De manière presque « instinctive », nous avons tendance à vouloir occuper l’espace, à nous l’approprier comme une extension naturelle de nous-mêmes.
Ainsi le peintre, confronté à l’espace vierge de la toile, aura naturellement tendance à investir cet espace par son centre puis, vers la périphérie.
La série « sur les bords » interroge le concept de marge et plus encore, de marginalité. En peignant les bords de la toile et en laissant la partie centrale plus ou moins vierge, il s’agit d’attirer le regard vers l’extérieur et non plus vers l’intérieur de l’œuvre.
Cette question de l’écriture « en marge » est assez récurrente dans mon travail. On la trouve aussi contenue dans la série précédente « Etats limites » par le truchement de l’incursion brutale dans l’espace pictural des traits noirs assez épais et massifs venus de l’extérieur… vers l’intérieur.
Cette question de la perception de la marge est une affaire « centrale », si j’ose dire. Pour résumer ce que j’en pense, j’aime à citer Jean-Luc Godard à qui un journaliste faisait remarquer: « votre œuvre semble être en marge du cinéma français… ». Ce à quoi Godard répondit : « lorsque j’étais enfant, mon professeur annotait le travail de ses élèves précisément dans la « marge »… Ainsi « être dans la marge » serait, pour moi, plutôt un compliment ! »
Codification :
- Série I : 40x40cm
- Série XI : 60×60 cm
- Série XXI : 80×80 cm